La belle 3ème place de Guilhem GRANIER en M2 !

Je me flanque d’un retour sur ces France Marathon.
Trois semaines ont passé depuis la mélasse usselloise (#2 Coupe de France).
Nous y étions monté en masse et avions été scotchés comme des insectes sur du papier tue mouche.
Déception.

De retour à Marseille, juste le temps d’allonger les sorties, jusqu’à rentrer en zig-zag parfois, fumé comme un jambon, en espérant une belle sur-compensation, quelque part sur le plateau du Vercors.

Samedi 4 juin, 8h, je suis un peu paumé au départ, je fais la queue pour la mise en grille au mauvais endroit … et je me place en dernier sur la vague de mecs venus jouer le titre. 140 à la louche.
Derrière moi la vague 2, 200 gonzes qui seront lâchés peu de temps après.
Ca part fort. 50 mecs se détachent.
Je reste cool. Je regarde le cardio pour pas trop taper dans la couenne.
On fait deux belles bosses assez longues sur piste raide.
Les premières parties en descente sont ultra techniques à cause de l’humidité et des pneus chargés en boue. Racines et cailloux pour couronner le tout. Sacré merdier.
Je roule propre, quitte à perdre une place de temps en temps.
Au bout de 25 bornes, je suis loin, après la 70ème place.
Je reste calme. Il reste du chemin.
On enchaîne des secteurs très boueux et collants. Faut parfois finir les bosses en poussant, les pieds dans le pétrin.
Mais l’ambiance entre forêt et grandes prairies est tellement belle qu’on se fiche bien d’avoir de la boue jusque dans les oreilles.

On passe un ravito et je m’inquiète de ne pas voir mon pote Ugo venu me passer les bidons. Il n’a jamais réussi à accéder à cette zone.
Résultat, je le retrouve au 40ème. J’ai rationné un peu la flotte. Ca passe.
Entre temps je commence à remonter de petits groupes en petits groupes. Je suis un peu plus costaud en bosse, j’en profite pour me barrer.
Au 55ième on est une bonne dizaine ensemble et à mon grand étonnement tous les mecs mettent le cligno pour la pause casse croûte sur une zone ravito.
Les moteurs commencent à fumer.

Je suis bien, je file. 10 de moins, je prends.
Je commence à visser un peu plus et à attaquer en descente. La chaleur fais sécher les zones ensoleillées, le grip devient plus régulier.
Je reprends des mecs toutes les 5’ environ. C’est agréable de rouler seul et d’aller de petits objectifs en petits objectifs.
Je me sens lucide, les jambes sont bien. J’arrive à profiter du majestueux spectacle de la forêt du bois Barbu.
J’ai passé ici des heures à glisser sur mes skis de fond en solitaire, au milieu de l’hiver, il y a presque 20 ans, alors que j’étudiais à Grenoble.
Je me sens presque chez moi.

Allez, c’est pas fini. On se tape une bonne rivière de merde de vache. Surtout ne pas tomber, surtout ne pas tomber.
Un bout de route. On revient sur Villard.
Dans ma tête, il reste 15 bornes. Je me dis : une heure !
Je suis avec deux gars. Un signaleur nous oriente. Je suis étonné, j’ai l’impression qu’il nous envoie vers la station. Je demande aux autres combien il reste. 7km !
J’enlève une dent et je me barre, j’en ai trop gardé sous le pied.
Je chope deux mecs isolés dans la forêt. Ils sont cramés.
Je sais que je vais finir sans soucis, je me fous dans le rouge. Je suis content de rentrer.
Un dernier single à la noix en dévers et glissant et zou me voilà arrivé.
Pierrot est sur la ligne, il officie comme arbitre FFC sur les championnats. Je suis content de le voir !

Il me donne ma place. Dans les 40 scratch. Cool, j’ai bien remonté. Reste à savoir si ça fait un truc en master.
Pierrot pense que je suis dans les 5.
Ah ben chouette. Je suis content.
Quelques minutes plus tard, j’apprends que je monte sur la boîte.
C’est con, mais ça me fait super plaisir. C’est totalement inespéré et surprenant.
C’est pas grand chose, mais ça fout la pêche !
Sur le podium, je me sens tout petit.
Eric Davaine, Simon Fourcade, Christophe Bassons, Stéphane Beau … je regarde tout ça comme un gamin.
Je me dis que j’ai de la chance de vivre ça.
Un grand merci à tous les membres de l’ACME qui m’ont appris en si peu de temps autant de choses du monde du VTT !
C’est précieux.

Guilhem GRANIER the Coach