4 mecs, une voiture et 3 vélos.
Ça pue l’embrouille dès le départ cette affaire.
Chateau-Gombert 9H pétantes.
On roule 3 minutes, le chauffeur s’arrête à la poste. Colis.
Un autre se barre et revient avec une brouette de bananes.
On reprend la route, je me dis que ça être long le périple vers le Pompon (j’arrive pas à croire qu’il ait pu être saint).

Mais je me trompe.
Une heure plus tard on est tous torses nus dans la Fiat Stilo de l’ACME.
A trop boire du Malto et bouffer des bananes, on dégoupille.

Nan, c’est pas vrai.
On papote.
On parle de trucs sérieux.
On regarde par la fenêtre.
A l’arrière les vélos tressautent dans tous les sens.
Ils n’aiment pas la captivité.

Fin d’autoroute.
Bing la pluie.
Pierrot déprime. Il n’en peut plus de la boue.
Le GPS aussi. Il nous envoie à droite à gauche.
On ne comprend rien. Des chênes à peine sortis de l’hiver en guise de décor.
Sans fin.
Les routes sont de plus en plus petites.
On va finir dans un champ, je me dis.
Guillaume cherche les meilleures lignes dans les courbes.
Didier fait des prières.

Et puis là, tout petit, sur le bas côté, un panneau fléché : VTT.
Victoire !
Il n’y avait rien.
Il y a tout.
Des vélos, des vélos, des vélos.
Et puis des mecs dessus.

Ca nous booste.
Vite sur les vélos.
On retrouve Marc, Apo et Micka.
Mode reco.
Circuit bourré de relances, petites bosses raides. Pas mal de pièges et max de poussière. Ca finit par une belle descente Toboggan. C’est le Parc Astérix !
Allez hop on en reprend pour 2 tours.

Retour camion.
Guillaume mange une 17ième banane.
On rentre à la pédale jusqu’à la maison louée par Marc.
On traverse St Pompon. Pas de T.
On pose devant le panneau à la sortie.
Je me dis qu’on a la classe avec nos maillots tout noir.

Super petite maison dominant la vallée. Le soleil se couche. On est au top.
Daniel le maestro rentre dans la danse.
Il se met aux fourneaux et nous concocte un repas d’avant course au poil.
Soirée très sympa. On ne se connait pas tous, c’est l’occasion de se rencontrer.
Robert dit Bobi Beck est là. C’est notre Président.

Nuit courte.
Petit déj.
La tension monte.
Marc est au taquet.
Nous pas loin.
On décide de faire l’approche en pédalant.
De la brume à couper au couteau. En trois minutes on a les lunettes couvertes de buée, les mains gelées.
Un gars me dira plus tard qu’on appelle St Pompon la petite Sibérie.
J’ose même pas imaginer les petits matins d’hiver …

Nous voilà sur le site. Des masters partout.
En langage VTT, un master, c’est un vieux avec un vélo à 6000 patates et un cuissard fluo. Un mec qui veut pas vieillir et qui vient se mettre sur la gueule avec les 160 autres qui ont traversé la France pour en découdre.
Feu !
Pierrot et Guillaume sont devants.
Ils vont faire une bonne course, même si Pierrot, sur les bases de sa très bonne forme espérait un peu mieux. Guillaume progresse au final. Il ne va pas tarder à tout péter.
Marc fait une bonne course, malgré une tige de selle qui descend au fil des tours.
Didier, qui n’aime pas du tout la première partie du parcours, fait tout pour ne pas se faire avaler par la tête de course. Encore un peu juste, mais ça le fera bientôt !
Quant à moi, je fais 75% du boulot et puis je sombre dans les affres du classement.
Mais le plaisir de faire le couillon sur un vélo est bien plus grand que la petite déception du résultat.
Merci à tous les copains en zone technique pour le soutien sans faille !

Douche, pâtes, chargement.
Nous revoilà sur les magnifiques mais infâmes routes de Dordogne.
On roule bien.
Têtes dans le volant, on file vers l’Est.
On tourne au pilotage comme 4 mecs en échappée.

Voilà Marseille.
On rentre dans le merdier des bouchons en grognant.
Un gosse de 15 ans zigzague entre les bagnoles en wheeling, à genoux sur son siège de scooter.
Serait pas mauvais sur un VTT çuilà !
Bienvenus chez nous !

On apprendra au petit matin la victoire d’Apolline en Open Dames.
P…. ça rigole pas.

Je bombe le torse, trop content d’être à l’ACME.

Guilhem

Crédit photo © Daniel Simon